Mais c'est Rachel qui pleure

Aux âmes inconsolées et qui ont trop prié

(Les Larmes)


À propos de deuils, à faire ou impossibles, et de fantômes...

Ce kit (pas encore abouti) est constitué d'une série de 4 x 3 dessins perforés chacun de 99 pointes où enfiler des grains de Job, autrement appelés Coix lacryma-jobi.

   

Photographies © Sarah Preston

   

La petite figurine ci-avant (H. 15 cm), mon "Archange empourpré"* m’a été inspirée par une peinture de Jean‑François Millet, L'Angélus, qui fait l’objet de nombreuses reproductions, avec ses déclinaisons en objets populaires de toutes sortes (plus bas, la photographie du plateau à fromages que j’ai pu voir toute mon enfance sur la table des repas de famille). Mon "archange" veille et marque ici le jeu de son emprunte bienveillante.

   

   

Entre solitaire, awalé et chapelet, ce serait comme de jouer une patience infinie. Plutôt que de prier, plutôt que de pleurer. Ce kit s'offrirait en rituel de consolation quand auraient fait défaut, déclaré forfait ceux des religions, fameux "opium[s] du peuple". Dont il est important de ne pas omettre la suite de la citation, qui lui donne tout son sens : "le soupire de la créature opprimée, l’âme d'un monde sans cœur" (in Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1844).


Évidemment, il faudrait faire preuve de vigilence et prendre garde à ne pas se piquer.

   

*C'est la découverte d'Henry Corbin qui m'a soufflé son nom